La Commission européenne avait mûrement réfléchi sa décision, en juin dernier, d’augmenter ses droits de douane sur les véhicules électriques chinois. Pékin a alors menacé, en représailles, de mettre en place des mesures restrictives sur des produits importés sur son sol. L’heure est aux discussions. On vous explique tout !
Le 12 juin dernier, la Commission européenne a fait une annonce. Les droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois seront de 27 % à 48 %, selon le cas, contre 10 % aujourd’hui. Bruxelles justifie cette hausse par les subventions largement accordées par Pékin aux constructeurs installés sur son territoire. L’Union européenne accuse donc la Chine de fausser la concurrence puisque ces constructeurs peuvent proposer des prix plus attractifs. Depuis, le ton monte entre les deux puissances économiques mondiales. D’un côté, Bruxelles affine ses droits de douanes définitifs envisagés. Et de l’autre, Pékin prépare sa riposte. Mais aujourd’hui, l’heure est aux négociations.
Des discussions sont en cours entre l’UE et la Chine
En augmentant les droits de douane sur les véhicules électriques chinois, l’Union européenne souhaite ainsi protéger sa filière automobile. Elle comptabilise 14,6 millions de salariés. Pour contrer cette attaque, la Chine menace de taxer des produits européens tels que le cognac, le porc ou encore les produits laitiers. Pékin tente alors de semer la discorde entre les pays membres de la troisième puissance économique mondiale. Et ainsi faire plier l’Europe sur cette augmentation des droits de douane.
Une réunion, jugée « constructive » par le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a eu lieu le jeudi 19 septembre. Ce dernier a reçu à Bruxelles, le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao. Conclusion ? Valdis Dombrovskis répond aux interrogations sur X (ex-twitter) en indiquant : «Réunion constructive avec le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao. Les deux parties sont convenues d’intensifier leurs efforts pour trouver une solution efficace, applicable et compatible avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant le dossier des véhicules électriques». Mais les deux parties n’ont aucunement annoncées renoncer à leur stratégie respective. Les inquiétudes face aux retombées des mesures imposées par les deux camps sont donc grandissantes.
Une Europe divisée
La persévérance de la Chine dans les négociations ne laisse pas indifférents les Vingt-Sept. Les droits de douane imposés à l’Empire du Milieu ne seront définitifs qu’après le vote des pays membres de l’Union européenne, prévu avant la fin du mois d’octobre. Mais ces derniers sont divisés sur cette procédure. La France est quant à elle favorable à cette solution. D’autres pays, tels que l’Espagne et l’Allemagne, sont plus réservés. Et plaident en faveur d’une entente avec la Chine pour éviter une guerre commerciale.
En France, pour pallier les avantages compétitifs des constructeurs implantés en Chine, des mesures ont déjà été mises en place depuis le début de l’année. Si un véhicule électrique chinois, production et acheminement compris, est plus polluant que s’il était produit en Europe : celui-ci est privé du bonus écologique pour favoriser son achat. Le nombre de véhicules vendus provenant de Chine aurait été divisé par deux sur les cinq premiers mois de l’année, selon les douanes françaises.
Il faudra donc attendre octobre prochain pour connaître le dénouement de ce bras de fer dont les pots cassés pourraient être payés par les consommateurs chinois et européens.